Le 2 septembre 1944, Villeurbanne est libérée ! Quelques jours auparavant, les 24, 25 et 26 août, des milliers de Villeurbannais avaient décidé de prendre les armes pour libérer leur ville et mener « l’insurrection de Villeurbanne », devançant les armées de la France libre et de ses alliés.
Un soldat porté en héros sur l’avenue Henri-Barbusse. © Le Progrès
Si la date officielle de libération de Villeurbanne est celle du 2 septembre 1944, la commune a connu trois jours d’insurrection les 24, 25 et 26 août, qui représentent selon l’historien Claude Collin « le seul mouvement populaire que l’agglomération de Lyon ait connu pour sa libération ». Longtemps absente des ouvrages historiques, cette insurrection a été inopinée et spontanée : c’est à l’occasion d’une manœuvre de repli de 80 combattants du groupe Carmagnole des FTP-MOI (Francs-tireurs partisans de la main d’œuvre immigrée) que les groupes résistants locaux ont vu l’opportunité de renverser la municipalité collaboratrice.
Groupe de FFI défilant sur le cours Tolstoï © AMV LE Rize
Ayant échoué à libérer leurs camarades prisonniers à Lyon, les FTP-MOI arrivent le 24 août à Villeurbanne et sont acclamés par une population qui croit voir venir l’avant-garde des Forces de Libération. À l’arrivé de la colonne à la mairie, ce sont plusieurs centaines de personnes qui la suivent. La mairie est alors occupée, mais aussi la Poste, le central téléphonique, le commissariat ; les premières barricades sont dressées. Le 25 août des milices patriotes se constituent.
Jean Bathias et Paul Torralba devant leur barricade. © Collection Claude Collin
De nouvelles barricades apparaissent dans la nuit du 25 au 26 août, notamment à l’ouest et au sud de la commune, sur le tracé des tramways venant de Lyon pour bloquer l’arrivée de troupes allemandes. Mais les allemands ripostent violemment, les combats sont nourris, des civils se retrouvent utilisés comme boucliers humains. Le lieutenant Donat constatant que l’insurrection ne peut aboutir, négocie l’absence de représailles contre la population en échange du démantèlement des barricades et de la restitution de prisonniers allemands. Si cette insurrection n’a pas eu grande importance sur le plan strictement militaire, elle a sans doute joué un rôle d’encouragement des Forces de la Résistance dans la région. Ces soldats des FTP-MOI, au « nom difficile à prononcer », sont depuis 2004 mis à l’honneur dans le hall de l’hôtel de ville.
Farandole place de la Cité (actuelle place Albert-Thomas), le jour de la Libération. © AMV LE Rize
Place Grandclément, la foule sur le passage d’une troupe des FFI. © AMV LE Rize
Soldats des FFI armés de fusils mitrailleurs juchés dans le coffre d’une auto © AMV LE Rize
DATE A NOTER : Samedi 7 septembre de 9h à 20h
« Célébrons ensemble les 80 ans de la Libération de Villeurbanne ! »
Journée de cérémonies et de festivités organisé par la Ville avec notamment une conférence sur l’insurrection et la Libération de Villeurbanne, un concert d’orgue une et un grand bal populaire.
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APPEL A COLLECTE
Les Archives municipales de Villeurbanne et le Rize lancent aux Villeurbannais un appel à la collecte de documents en lien avec la Libération, et plus généralement la 2e guerre mondiale, à Villeurbanne.
Cet appel est en lien avec la grande collecte nationale lancée pour commémorer les 80 ans de la Libération.
Les lettres, photographies, films, journaux intimes ou autres documents, qui sont encore dans les familles, ont un intérêt historique et participent à documenter l’Histoire de cette période. Toutes ces archives ont vocation à être mises à la disposition du public (expositions, ateliers…) ou des chercheurs (publications historiques), avec les précautions relatives au respect de la vie privée.
Vous pouvez vous adresser aux Archives municipales de Villeurbanne :
archives@villeurbanne.fr ou 0437571719.
La collecte se déroulera jusqu’au mois de juin 2025.
ALLER PLUS LOIN
>> Écouter le podcast Les petites histoires de Villeurbanne sur la Libération.