Les États Généraux de 1945 à Villeurbanne

[Le 19/09/2025]
Dans le contexte actuel de mobilisation et de contestation en France, nous vous proposons un retour en arrière de 80 ans pour évoquer les États généraux de 1945 à Villeurbanne.  Taxation des gros bénéfices, nationalisation des industries clefs, augmentation du salaire, suppression du Sénat… de nombreuses doléances, dont certaines ne sont pas si éloignées des revendications actuelles, sont exprimées par les citoyens pour l’avenir de la France au sortir de la guerre.  

Après la Révolution Française et avant les Gilets Jaunes en 2019, les cahiers de doléances de 1945 ont tenté de refonder le pays sur des bases démocratiques, en collectant les aspirations des Français. Cet épisode, bien que largement méconnu, a laissé une documentation importante dans les archives villeurbannaises.

Au printemps 1945, des dizaines de réunions publiques sont organisées dans les associations, usines, et cafés de Villeurbanne pour préparer les États Généraux de la Renaissance Française qui doivent se tenir à Paris début juillet. Réunis par quartier, par profession, etc. les Villeurbannaises et Villeurbannais expriment leurs vœux pour la refondation de la France.

Le comité de quartier Bellecombe-Charmettes tient son « assemblée primaire » le 5 juin 1945 à 19h30 au Café Jayet. On y réclame pêle-mêle la retraite à 55 ans, la mise en place du carnet de santé, la construction de terrains de sport ou encore l’instauration d’un plan d’urbanisme inspiré des idées de Le Corbusier.

Aux Buers, on réclame une nouvelle Constitution avec la suppression du Sénat et la mise en place du mandat impératif avec révocabilité des élus. Sur le plan local, un comité demande la création d’un marché couvert à Villeurbanne, l’extension des horaires d’ouverture du cimetière ou encore la construction de jardins d’enfants.

Tandis que le comité de Gratte-ciel, rêvant d’une société basée sur les « principes de justice et d’équité sociale », réclame la suppression des monopoles et la taxation des gros bénéfices, la nationalisation des industries clefs et l’augmentation du salaire.

Pour aller plus loin :

> Article de Emma Biscarros, doctorante en histoire contemporaine au Rize, sur les États Généraux de 1945