Le Rize accueille des chercheurs-euses en résidence, dont les travaux sont en lien avec le territoire, la population ou l’histoire villeurbannais. L’ensemble des travaux de recherche est en consultation libre au Rize auprès des archives municipales et présenté sur le blog mes.hypothèses.org.
Voici une présentation de l’équipe actuelle.
Une doctorante
Emma Biscarros est doctorante en histoire contemporaine à l’Université Lumière Lyon 2 (LARHRA) sous la direction de Manuela Martini et Philippe Rygiel.
Thèse : Le Palais du Travail de Villeurbanne et la Casa del Fascio de Bologne, 1890-1980 : un histoire comparée des formes d’organisation de la culture et de la sociabilité populaires dans l’Europe du XXe siècle et leur inscription dans la ville.
Cette thèse CIFRE débutée en janvier 2025 porte sur une étude comparée de deux équipements politico-culturels municipaux créés dans l’entre-deux-guerres : la Casa del Fascio de Bologne (1923) et le Palais du travail de Villeurbanne (1934). L’apparition, au cours des années 1920-1930, de cet équipement multifonctionnel d’un genre nouveau qu’est la Maison du peuple municipale marque l’entrée dans l’ère des loisirs. Elle représente le symbole de l’obtention d’une revendication historique du mouvement ouvrier : la journée de travail de huit heures. En même temps qu’elle constitue une façon d’organiser – voire d’encadrer – ce temps nouvellement « libéré » des ouvriers·ères, dans un contexte de polarisation politique et de concurrence d’une « culture de masse » rendue possible par la naissance des industries culturelles et l’apparition de nouvelles technologies de communication et d’information (radio, cinéma). Cette thèse vise à enrichir la compréhension de l’histoire du Palais du travail de Villeurbanne, édifice emblématique du centre villeurbannais, en le réinscrivant dans une histoire transnationale faite d’échanges et de circulations, et à faire la lumière sur la naissance et l’évolution des équipements culturels et d’éducation populaire au cours du XXe siècle.
Une étudiante et un étudiant en Master
Tom Outters, étudiant en Master d’Urbanisme à l’Institut d’Urbanisme de Lyon sous la direction de Rachel Linossier.
Intitulé du mémoire : Le Hip-Hop (breakdance) comme enjeu de l’espace public : entre instrument de politique urbaine et révélateur des tensions socio-spatiales.
Cette étude porte sur le constat que le hip-hop met le doigt sur la distance qui existe entre l’idéal d’un espace public ouvert à tous sans distinction et la réalité de la ségrégation urbaine. En effet, dès les années 1990 et 2000, les pouvoirs publics s’en emparent, notamment à travers la « politique de la ville ». Il est alors conçu comme un outil de réinsertion sociale, car perçu comme « métissé et multiculturel » et au cœur de différentes logiques politiques relatives au ministère ou au domaine d’action publique qu’il représente. Mais sous couvert des grandes thématiques que représentent la cohésion sociale, la mixité sociale ou encore la promotion de l’égalité des chances, ces politiques sont vécues, par de nombreux acteurs de la communauté, comme le passage vers un outil de « pacification » des quartiers qui matérialise la volonté de contrôler symboliquement les formes populaires.
Ce travail s’articule donc autour de la question suivante : dans quelle mesure le Hip-hop (breakdance), en tant que culture urbaine, peut-il être à la fois un outil de politique de la ville et un révélateur des tensions liées à l’occupation de l’espace public, comme l’exprime la polarisation des pouvoirs publics et celle des acteurs de la communauté face à cette pratique ?
L’idée est donc de montrer qu’il y a un paradoxe entre l’identité revendicatrice et vindicative de la danse hip hop dans son rapport à la ville et son rôle « d’apaisement social » dans la politique de la ville. En somme, ce travail de recherche cherche à interroger la double posture contradictoire qu’il existe entre « la rue et l’institution ». Le tout sur un territoire dynamique et central de la culture hip-hop qu’est la ville de Lyon et ses banlieues, notamment Villeurbanne.
Anna-Lena Schnake, étudiante en Master d’Anthropologie à l’Université Lumière Lyon 2, rédige son mémoire sous la direction de Béatrice Maurines.
Intitulé du mémoire : Le quartier des Buers : l’influence des transformations urbaines sur les pratiques et le paysage alimentaires dans un quartier villeurbannais.
Ce projet de recherche vise à répondre à la question suivante : dans quelle mesure les transformations urbaines dans le quartier prioritaire des Buers Nord modifient-elles le paysage alimentaire local, et comment ces évolutions influencent-elles les pratiques alimentaires individuelles des résident.es ? Le quartier des Buers Nord est en pleine transformation, avec plusieurs projets de réhabilitation de l’espace public et des logements sociaux d’un côté, et, de l’autre, le départ de plusieurs structures associatives ainsi que l’arrivée de nouveaux commerces. Ces transformations ont un impact sur la dynamique du quartier, un aspect qui sera étudié dans ce mémoire. L’angle de l’alimentation permet d’articuler différents niveaux d’analyse : d’une approche macro, en interrogeant les acteurs de la rénovation urbaine, jusqu’à une échelle micro, en mettant en lumière la perspective des habitant.es. Témoins des changements successifs, ces dernier.ères constituent une « mémoire vivante » de la transformation du quartier. Par ailleurs, les pratiques alimentaires individuelles sont toujours façonnées par de multiples facteurs – tels que l’éducation, l’environnement social, les ressources financières ou encore l’accessibilité géographique aux commerces alimentaires – et constituent ainsi un révélateur des inégalités sociales.