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Villeurbanne, une tradition de fêtes « pas pareilles »

Villeurbanne en fête, les Eclanova, les Vivas… À l’occasion de la 18e édition des Invites, le festival « pas pareil », nous vous proposons de revenir en images sur près d’un demi-siècle de festivités musicales, artistiques et citoyennes à Villeurbanne.


Crédit photo : Laurence Danière, Anne Van Der Stegen, Ovide – AMV/Le Rize

Après trois ans d’absence, le festival des Invites était de retour cette année ! Du 19 au 22 juin, les compagnies d’art de la rue ont investi l’espace public et les artistes musicaux ont fait vibré les murs de la ville. Au fil des années, les Invites s’est imposé comme un festival tout public incontournable de la région, réputé pour sa convivialité, son côté transgressif, sa scénographie monumentale, sa programmation musicale et d’arts de la rue, et bien-sûr sa gratuité.

Mais avez-vous connu les Eclanova ? Les Vivats ? Villeurbanne en fête ?

Ces ancêtres des Invites ont vu défiler des artistes de renom comme Yvette Horner, Santana, IAM, l’Affaire Louise Trio, Khaled, Noir désir, Zouk machine, Tonton David, mais aussi des troupeaux de dromadaires et d’étranges funambules perchés au sommet des Gratte-Ciel. Retour en images !


1977-1988 : Villeurbanne en fête

Créé sous l’impulsion du maire Charles Hernu, le festival a pour mission « d’amener de la convivialité et de la cohésion entre les villeurbannais ». Il propose à la fois une programmation musicale et des spectacles d’arts de la rue. Autre particularité, il se déroule dans tous les quartiers de la ville, avec une très forte participation des associations villeurbannaises.


Crédits photos : Laurence Danière, Anne Van Der Stegen, Ovide – AMV/Le Rize


1989-1995 : Les Eclanova

Villeurbanne en fête change de nom et devient les Eclanova. Si la formule ne change guère (musique, arts de la rue, participation citoyenne), l’ambition est plus grande, avec la volonté d’une reconnaissance au niveau national.
La première édition propose pas moins de 45 spectacles et concerts, avec des artistes musicaux renommés comme Charlélie Couture, Noir Désir, Zouk machine, Arno ou encore les tambours du Bronx.

Photos : Laurence Danière, Anne Van Der Stegen, Ovide – AMV/Le Rize

1996-1999 : une période de transition avec Les Vivats

Après l’effervescence des années « Eclanova », la Ville de Villeurbanne voit les choses en un peu moins grand avec Les Vivats. Ce festival ne convaincra pas la presse, qui parle alors « d’un manque d’ambition », et laissera peu de souvenirs dans la mémoire collective villeurbannaise.
Mais un nouveau festival se prépare en coulisses : Les Invites.

Depuis 2002 : Les Invites, le festival « pas pareil »

Élu en 2001, le nouveau maire Jean-Paul Bret souhaite renouer avec l’esprit des fêtes populaires villeurbannaises. Les Ateliers Frappaz, lieu de résidence et de création de spectacles vivants, sont créés et prennent la direction artistique du nouveau festival de Villeurbanne : Les Invites.
Une programmation musicale et d’art de la rue ambitieuse est de retour. De nouveau, les habitants et les associations participent à la fabrication de la fête et la répandent dans les quartiers.
Le festival « pas pareil », qualificatif donné en référence à ses nombreuses singularités (scénographie monumentale sur l’espace public, gratuité, participation citoyenne, son coté transgressif et engagé, programmation de musique et d’arts de la rue…), est désormais organisé tous les deux ans.
Il fête cette année sa 18e édition.

 

Crédits photos : Gilles Michallet – Ville de Villeurbanne

Connaissez-vous l’histoire du Stadium ?

Vous connaissez probablement le parking Raphaël-De-Barros (situé derrière la salle du même nom et la Maison du livre), qui abrite désormais le tiers-lieu de l’Archipel, dédié à la lutte contre la précarité alimentaire.

Mais saviez-vous qu’à ce même endroit, il y a 90 ans, un Palais des sports accueillait des spectacles de tauromachie et des combats de catch ?
C’est l’incroyable histoire du stadium de Villeurbanne !

Nous sommes au début des année 30. Après la construction de la piscine de Cusset, bientôt suivie par celle des Gratte-Ciel, le maire Lazare Goujon rêve d’un Palais des sports en centre-ville.

Présenté comme l’équivalent du Palais du Travail pour le sport, cet équipement ultramoderne imaginé par l’architecte des Gratte-Ciel Môrice Leroux sera un bâtiment de 17 260 m² pouvant accueillir 12 000 spectateurs. Il doit comporter un vélodrome d’hiver couvert de 8 000 m², une piste de 200 m, une arène pugiliste, une patinoire et des salles de réunion.
Un espace climatisé doté de magasins, de bars et de restaurant, est également prévu. Un concept rare en France à l’époque, puisque seule Paris compte un Palais des Sports de ce type. Le coût total du projet est estimé à plus de 10 millions de francs, une somme très importante à l’époque. Le chantier débute à la fin de l’année 1933.

En 1935, Lazare Goujon perd son mandat aux élections municipales. Face aux difficultés financières de la commune, le nouveau maire Camille Joly abandonne les travaux. Ils ne seront repris que 10 ans plus tard lorsque Lazare Goujon est réélu. Lors de son ouverture au public en mai 1949, le bâtiment est loin de ressembler à ce qui avait été prévu. Toutefois, de nombreuses manifestations y sont accueillies jusqu’en 1957 : boxe, catch, basket-ball, spectacles taurins, rodéos automobiles et courses de vélo sur l’une des meilleures pistes cyclistes d’Europe…

En 1954, Etienne Gagnaire succède à Lazare Goujon. Le Stadium n’est plus la priorité et le conseil vote sa démolition le 8 novembre 1965. Ainsi disparaît ce grand projet qui devait parachever l’œuvre de Lazare Goujon, et qui ne deviendra jamais cet équipement ultramoderne « que toutes les grandes villes d’Europe et d’Amérique pourront envier » (Morice Leroux).

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